Et Catherine BERBESSOU fit "valser le tango"

Délaissant les parquets cirés, la chorégraphe contemporaine plante son tango dans un univers d'arènes et de combats.

"... On la connaissait plutôt pour ses talents dans le domaine de la danse et de la chorégraphie contemporaine jusqu'au soir de 1996 où on la découvrit passionnée de tango au point d'en faire un spectacle. Ce fut A fuego lento. Trois ans plus tard, elle approfondit le sujet avec Valser, titre paradoxal sinon provocateur pour un spectacle de tango. "L'idée est de faire valser les choses, de les faire valdinguer. Je veux faire valser le tango..."

"... Danse de couple, son tango décoiffe hommes et femmes. Danse de proximité, il peut jouer à l' amour vache ; l'érotisme du rituel peut se teinter de douce violence, la séduction tourner au fiasco...".

Philip de la Croix

 

Catherine BERBESSOU et ses danseurs envoient le tango valser au diable

"... Danse exquise de violence, le tango perd tout son charme quand il s'agit d'y voir la métaphore des relations entre un homme et une femme. Si banal ! Il faut savourer le tango pour ce qu'il est, danse sublime, méchamment complexe, toute en rythmes, mouvements, appétits de cuisses, de hanches et de reins..."

"... Le sol du studio est recouvert de terre battue brun-rouge. Sur les côtés, de grands tableaux, peints de poussière, le long desquels des couples jouent du tango immobile, tandis que, consumant l'espace, une paire ahurissante inscrit un tourbillon de ruptures, d'arrêts, d'enlacements et de voltes, démontant les mécanismes des gestes. Tango imaginaire, plus vrai que le vrai. Avec, selon la chorégraphe, "l'envie de souligner ce qui n'aboutit pas, en même temps que l'acharnement à arriver quelque part".

Dominique Frétard
5 mars 1999