"Intrusion" est né de la rencontre entre la chorégraphe Catherine Berbessou et le réalisateur Sébastien Jaudeau.

Désireuse de prolonger son travail sur le tango au-delà de la scène et de faire une incursion dans l'art cinématographique, Catherine a contacté Sébastien pour lui proposer d'adapter sa création "Valser" pour le grand écran.
Dès lors, l'ambition du film est de profiter de cette opportunité pour explorer avec la chorégraphe et ses danseurs d'autres voies que celles de la narration classique.
En refusant d'avoir recours aux dialogues et en optant pour une intrigue impressionniste, "Intrusion" tente de développer un langage à base d'émotions et de sensations.

Le rythme joue ici un rôle essentiel, qui doit permettre à ce film irréel de prendre corps et au spectateur de se mouvoir dans l'intrigue comme à l'intérieur d'un rêve. "Intrusion" n'existera que par l'intimité du lien qui s'instaurera entre le film et son public. L'abstraction et l'irréalité du récit sont là pour permettre au spectateur de se reconnaître seulement dans les émotions projetées par les protagonistes, et ainsi cultiver un rapport très intime à l'intrigue.

Il nous semble que c'est le propre du spectacle vivant que de laisser au public une grande latitude. Même si nous avons rigoureusement pensé chaque personnage et chaque situation du film, même si nous avons construit "Intrusion" comme l'initiation d'une fillette au monde des adultes et à la relation amoureuse, ce que nous souhaitons avant tout privilégier, c'est la force d'interprétation du spectateur, son aptitude à s'approprier chaque scène en la confrontant au souvenir de ses propres sensations. En ce sens, " Intrusion " est un dispositif que nous proposons au spectateur et à l'intérieur duquel nous laissons sa subjectivité s'épanouir.

L'action d' "Intrusion" se déroule dans un lieu indéterrniné - une vieille bâtisse, un château, un pensionnat - à une époque indéterminée.

Dans cette demeure mal entretenue aux contours incertains, déambulent des gens au mode de vie ritualisé.

Des enfants, tout d'abord, qui donnent le sentiment d'être livrés à eux mêmes. Parmi eux se détache une fillette. En partie étrangère au monde de ses camarades, elle est fascinée par la demeure, qu'elle arpente inlassablement et par le comportement étrange de ses occupants.

Les adultes ensuite : une troupe de danseurs, qui répète un spectacle autour du tango. La troupe vit sur place, si bien qu'il est difficile de distinguer les tranches de vie des séances de travail.
Les frontières entre vie privée et vie publique sont ici confuses. Comme si la vie et la création se nourrissaient l'une de l'autre, imbriquées toutes deux au sein d'une structure plus complexe, charpentée par cette demeure irréelle.
Le monde des enfants et celui des adultes cohabitent mais ne se télescopent qu'en de rares occasions. La fillette est le lien le plus concret entre ces deux tribus.

Accompagnatrice, elle guide le spectateur à travers ce décor vétuste dont elle cherche à épuiser les volumes. Elle se nourrit en permanence du spectacle offert par les danseurs pour enrichir son expérience personnelle. Un semblant de quête identitaire, où la chorégraphe de la troupe - Catherine - prend bientôt des allures de projection. Personnage fantasmé, mère ou modèle ? ...
... Une complicité naît entre la danseuse et la fillette dont les actions convergent inéluctablement.

Enfin, chaque fois redécouvert, un milonguero, qui, tel une conscience, « habite » les lieux.
Que trame t-il, immuable derrière son guichet, à réguler l'entrée de son manège ? ... N'est-il pas à sa manière le garant d'une mémoire avec son vieux cylindre à force centrifuge et ses souvenirs de tango ? Que représente à ses yeux cette enfant qu'il choye d'un bout à l'autre du film comme s'il s'agissait de sa propre fille ?
Un espace de vie et un théâtre de mémoire donc, où évoluent des êtres, le temps d'une gestation. Une tranche d'espace et de temps dans les méandres d'un inconscient. Une histoire de femmes, de couples, de filiations... Une méditation sur fond d'airs de tango.

"Intrusion"
Genre : Fiction chorégraphique
Sujet : Dans une vétuste demeure, à une époque indéterminée, une fillette, une troupe de danseurs de tango répétant un spectacle et un milonguero garant d'une mémoire se croisent aux frontières de la vie privée et de la vie publique, de la réalité et du rêve. Une histoire de femmes, de couples, de filiation... une méditation sur le tango et l'amour.
Distribution : Julie Peigné, Jean-Claude Dreyfus, les danseurs de la Cie QUAT'ZARTS
Scénario et mise en scène : Sébastien Jaudeau
Chorégraphie : Catherine Berbessou
Images : Pierre Cottereau
Décors : Alain Juteau
Montage : Betrand Collard
Effets sonores : Lionel Montabord
Mixage : Jean-François Musy
Musique originale : David Chong
Musiques : N'N
Composition Osvaldo Ruggiero, interprétation Osvaldo Pugliese Orquesta
ARABAL, composition J. Pasqual, interprétation Osvaldo Pugliese Orquesta
Durée du film : 45 mn
Format et procédé : 35mm, 1.85, couleur
Période de tournage : du 3 janvier au 14 février 2000
Décors et lieux de tournage : théâtre des Gémeaux à Sceaux (92), théâtre Déjazet à Paris, Le Manoir aux Oiseaux à Morcerf (77), La Piscine du Collège Henri Sellier à Suresnes (92), Le Manège Rotor à Charleville-Mézières (08)
Production déléguée et exécutive : Eric Salemi, Perla Tuccillo
Une coproduction : MCM Classique Jazz - MUZZIK/UQBAR avec la participation de la Compagnie Quat'zarts, de la SFP et du Centre National de la Cinématographie.

UQBAR
Société de production créée en janvier 1999
12 rue Rochambeau 75009 PARIS
tél. 01 40 16 59 74 / fax 01 40 16 59 94

Production cinéma

2000
"Intrusion" de Sébastien Jaudeau
Fiction chorégraphique de 45' (35 mm, couleur)
Avec la collaboration de la Compagnie Quat'zarts (Théâtre National des Gémeaux à Sceaux 92)

1999
"Courir" de Sébastien Jaudeau
Court métrage de 8' (S16 mm, N&B)
1er volet de la trilogie "Courir, Nager, Marcher".

"Paprika" de Sébastien Jaudeau
Film musical de 12' (16 mm et S8mm, couleur)
D'après un morceau de Akosh Szelenenyi (Polygram Jazz)

"Exil en suspension" de Sébastien Jaudeau
Court métrage de 14' (S16 mm, couleur)

En développement

"Nada" de Emmanuel Rodriguez
Court-métrage de 7' (S 16mm, couleur et N&B)
Tournage juin 2000

"Le puits" de Gabriel Le Bomin
Court-métrage historique de 20' (35mm, couleur)
Tournage avril 2000

"Nager et Marcher" de Sébastien Jaudeau

Production Télévision

1999

Série de Spots Pub Tv et Radios, réalisés par S. Jaudeau, pour les films de la WARNER HOME VIDEO : "U.S.Marshalls", "Excalibur l'épée magique", "L'arme fatale IV", etc.

En développement

"Le train de l'histoire" de Gérard Despouy
Série de magazines à caractère historique et éducatif.